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10 ans du Fonds mondial… merci

Célébration à Paris des 10 ans du Fonds mondial, photo Fonds mondial /Gilles Bassignac

A Davos il y a une semaine, à Paris, mardi dernière, nous venons de célébrer les dix ans du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose. Dix ans de progrès remarquables de la santé dans le monde.  Le Fonds a démontré tout au long de ces dix ans qu’il était l’instrument de choix, le bon modèle pour combattre ces maladies à l’échelle mondiale et combien nous pouvions collectivement être fiers de ses succès.

Il y a dix ans alors que nous voyions dans nos hôpitaux  la vie des malades transformées par les trithérapies antirétrovirales, pratiquement aucun malade n’y avait accès dans les pays en développementou vivent 90% des personnes infectées par le VIH. Aujourd’hui plus de 7 millions  de personnes ont accès  au traitement dans les pays pauvres. Aujourd’hui l’espérance de vie  d’une personne débutant le traitement est accrue d’au moins 25 ans.

Il y a dix ans le paludisme était une maladie négligée. En dix ans les progrès ont été considérables. En Afrique ou 80% des foyers dans les pays endémiques ont maintenant accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide  pour la protection de la maladie. La mortalité du paludisme a diminué de plus de 50% en Afrique et la carte des pays endémiques se rétrécit

Le nombre de nouveaux cas et la mortalité de la tuberculose sont en décroissance et nous sommes « dans les temps » pour atteindre les Objectifs du millénaire pour la tuberculose.

Nous pouvons être fiers de ces succès, fiers aussi du soutien fort et fidèle de la France et de l’Europe au Fonds mondial depuis dix ans.

Pour ma part je considère comme un privilège d’avoir été associé à cette aventure du Fonds mondial depuis 10 ans. A Bruxelles en 2001 dans la délégation française au ” Transitional Working Group“, comme premier président du comité technique de revue des propositions de 2002 à 2005, comme membre et vice-président du Conseil d’administration en 2005 et 2006 et enfin comme Directeur exécutif au cours des cinq dernières années.

Quelques semaines avant de quitter le Fonds mondial je souhaite adresser deux messages.

Le premier est un message de remerciements.
Si ces progrès sans précèdent en santé publique dans le monde ont pu être accomplis, c’est parce que nous nous sommes tous unis pour travailler ensemble
Alors merci aux pays qui luttent contre ces maladies. On parle des financements qu’apportent le Fonds mondial  mais il faut aussi se rendre compte que les pays eux-mêmes investissent dans des efforts humains, financiers et structurels considérables.


Merci à la France,  à l’Europe, aux pays donateurs d’avoir apporté les ressources qui ont permis l’accès à large échelle à la prévention et aux traitements.

Merci à la société civile aux ONG, aux communautés pour leur travail. J’ai voyagé partout dans le monde au cours de ces dernières années, en Chine, en Ukraine, en Afrique du sud, en Afrique de l’ouest, au Moyen-Orient, en Amérique latine et partout j’ai vu et vécu la force de leurs convictions et la détermination de leur engagement.

Merci aux  medias amis  qui ont soutenu ces batailles et ont par leur reportages contribué à la visibilité du travail du Fonds et des résultats accomplis aux cours de ces 10 années.

Merci aux fondations et au secteur privé qui soutiennent le Fonds avec passion Merci aux associations des« Amis du Fonds », en Europe, au Japon, aux Etats Unis, Asie Pacifique et en Afrique.

Mon second message est plutôt un appel. Ce n’est pas le moment de se désengager financièrement  Ce n’est pas non plus le moment  de se désengager sur les principes fondamentaux et les valeurs qui ont portés le Fonds et qui sont sa raison d’être : le principe d’appropriation par les pays ; le partenariat ; les financements liés aux résultats.

Faisons ensemble  que dans les dix prochaines années le Fonds mondial soit financé à la hauteur de ses besoins ; que le rêve de l’accès universel au traitement antirétroviral  devienne une réalité ; qu’aucun enfant  ne naisse infecté par le virus du sida d’une mère séropositive ; que le monde ait surmonté la menace  de la tuberculose multirésistante et que le paludisme ait cessé d’être  un problème de santé publique  une fois pour toute. Une bonne fois pour toutes.

Il y a dix ans tout cela était juste un espoir. Nous savons aujourd’hui que nous pouvons y parvenir. Il faut que dans les prochaines années l’engagement politique, les ressources  financières soient à la hauteur de cet espoir. Sinon nous aurons failli. Des millions de vie en dépendent.

 

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